Né en 1967, Francis travaille ses supports à plats, étalés sur le sol. Scribe au pinceau, il passe d’une toile à l’autre et esquisse une histoire en mouvement. Pour ce cérébral, l’homme réfléchi est un puissant artisan de paix, de construction et reconstruction. Pourtant l’histoire est sombre, assourdie par les clameurs d’une politique éloignée tant du vécu citoyen que des souffrances quotidiennes. En exutoire, mi figuratif, mi abstrait, Francis le libriste projette des icônes pictogrammes sur ses aplats de couleurs rapides, au travers de ses éclaboussures. Les visages n’ont pas de bouche parce que la voix du peuple est muselée ou inaudible ; les silhouettes sont floues parce que tout est incertain, tout est désordre. La couleur est projetée sur les toiles en un mouvement rapide, brut.