Au niveau mondial et dans les pays occidentaux et émergeants, tous très accro aux énergies fossiles, les multinationales d’extraction pétrolière (et charbon, et gaz) ont continué produire des Gaz à effet de serre «GES» bien après avoir eu connaissance de la crise climatique (rapport Meadows, les limites de la croissance, 1967). Cette industrie a même travaillé à empêcher d’établir les mesures nécessaires pour réduire ses émissions, et elle a alimenté le climato négationnisme. Elle a privatisé les technologies d’énergie renouvelable et limité leur développement. En Afrique et ailleurs, elle pille des terres autochtones, elle pollue des forêts, des rivières, des océans. Elle alimente et profite des guerres jusqu’à aujourd’hui en Ukraine…. La majorité de ces entreprises continuent d’investir dans les énergies fossiles en Ouganda, au Mozambique, en Angola … si rien n’est fait, elles viendront aussi dans le bassin du Congo au cœur de la forêt, où les blocs d’exploration pétrolière sont identifiés et cherchent exploitants.
« Nos malheurs actuels pandémie, crise climatique, crises sociales et psychiques, guerres nouvelles attestent tels des symptômes de notre impréparation culturelle, sociale et civilisationnelle. Quand notre sol se dérobe, nos fondations s’effondrent, et nous ne savons plus comment alors penser l’avenir… Ce déséquilibre majeur, entre la force de nos découvertes et l’indispensable sagesse qu’elles requièrent, nous fait rater depuis un siècle nos rendez-vous avec l’histoire. Un nouveau langage nous manque pour dire un monde aujourd’hui disloqué, chaotique, fait d’une multitude d’événements inattendus. Or, nous avons plus que jamais besoin de nous retracer l’histoire méconnue de notre passé lointain ; ce passé qui est moins trace qu’actualité d’une histoire méconnue » le philosophe Roland Gori.
Et en Afrique ? On nous encense depuis longtemps sur les vertueuses actions des Nations Unies sur le continent auxquelles on ajoute celle des institutions de Bretton woods, les coopérations bi et multilatérales, celles d’ONG internationales telles OXFAM, WWF, Greenpeace, et récemment le CAFI… Si en RDC, des enveloppes budgétaires sont libellées en centaines de millions de dollars, il y a peu d’impact visible de ces projets; à la longue, cela pose question de qui cela profite. Les aides humanitaires et missions de maintien de la paix sont devenues un business florissant; en principe transitoires et de courte durée, elles durent depuis déjà 2 décennies en RdC telle l’opération – MONUC MONUSCO en RDC depuis 20 ans, la plus couteuse et l’une des moins efficiente de tous les temps car la démocratie tant promue n’est pas effective ni même la décentralisation prônée par la Constitution; la violence n’a pas cessé et est plus vive encore…
Le danger se précise du fait même des populations rurales pauvres de l’Afrique centrale (et du Congo, faiblement encadrées) et de leur agriculture itinérante qui brule chaque année des centaines de milliers d ‘hectares de forêt ; le charbon de bois s’achemine par millions de tonnes dans les villes et jusqu’à Kinshasa, combustible unique pour des dizaines de millions de personnes; pendant que les grumes des géants abattus dans la forêt partent en Chine. Les outils modernes de suivi de la forêt par satellite et autres, esquissent une catastrophe à l’horizon 2050, au point d’aboutir à une destruction globale irréversible de cette forêt comme c’est déjà acté en Amazonie et en Indonésie.
Dans les provinces minières – Kasai, Nord et Sud Kivu, Maniema, Bas Uele, Ituri, Maniema, Lualaba, Tanganyika , Haut Katanga (DRC Mining Cadastre Map Portal Trimble Landfolio (cami.cd)) creuser, extraire ou casser des cailloux et porter des sacs permet d’espérer le graal dans un travail épuisant très faiblement rémunéré qui détourne la jeunesse; celle-ci n’a d’autre alternative qu’un labeur agricole pénible et qu’ils connaissent celui de leurs parents et la production de charbon de bois, deux activités dévoreuses de forêt. La mauvaise gouvernance est le plus souvent inféodée à l’extraction minière dont la croissance rime avec répartition inéquitable des revenus.
Orpaillage artisanal province de Haut Uele
Passé l’engouement initial, les activités minières détruisent les liens sociaux, aggravent la pauvreté et accentuent l’insécurité. Une chaine complexe cristallise la sueur des creuseurs et autres porteurs, pour que le minerai transite via des exportateurs jusqu’aux industries (raffinage …) et sociétés diverses et multinationales, pour aboutir intégré dans des chaines de fabrication dans les rayons de chaines de distribution de matériel technologique et autres supports.
Le pays est vaste, les bonnes initiatives sont nombreuses et souvent disséminées; leur mise à échelle pose problème; la jalousie et l’insécurité rode. Dans le meme temps et dans le meme pays il y a une grande palette d’ONG internationales et organismes des Nations Unies qui accompagnent nombre d‘acteurs et d’agences d’exécution, avec une efficacité inégale et contestée; des projets importants qui sont souvent exécutés avec peu d‘humilité, teintés de condescendance de leçons données, et d’excès de procédures. Les bons exemples foisonnent aussi mais le pays enclavé autant qu’il est immense ce qui fait qu’il est difficulté et couteux de visiter les meilleures réalisations et de les mettre à échelle; la gouvernance est un problème partout pour identifier le instances légitimes ou représentatives et aussi parce qu’il n’y a jamais eu d’élection locales. Pour finir, le contexte électoral entraine surenchères et promesses non tenues….